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EXPERT TALK

L'avenir de la mobilité

DATE DE L'INTERVIEW
4.10.2022
NOM DE L'EXPERT
Stuart Donnelly
ROLE
Président
SOCIÉTÉ
TMC, The Miles Consultancy.
Série spéciale

Pour la troisième interview de cette série, nous avons interrogé Stuart Donnelly, président de TMC, The Miles Consultancy. 

La mission de TMC est de contribuer à une mobilité plus durable en offrant de la transparence sur notre empreinte de mobilité et en utilisant l'IA pour prendre de meilleures décisions en fonction du coût, du carbone, du temps et des calories. 

Dans son interview, il a partagé ses idées sur la façon dont nous pouvons changer nos comportements en matière de mobilité et le rôle que la technologie peut jouer. Nous avons également discuter des alternatives crédibles à la possession d'un véhicule et de ce qui est encore nécessaire pour une adoption plus large de la mobilité partagée. 

1. Une question que nous posons à tous nos experts dans cette série : quelles sont les principales tendances que vous observez dans le secteur de la mobilité ?

Les principales tendances que nous entendons partout sont la nécessité de passer à l'électrification et les objectifs de neutralité carbone. Mais avec les défis actuels auxquels nous sommes confrontés, comme l'augmentation des coûts de l'énergie, nous nous attendons à voir un regain d'intérêt pour les coûts. 

L'urbanisation était également une grande tendance avant Covid et je pense que c'est toujours un grand sujet. Pendant Covid, les gens se sont déplacés en dehors des grandes villes, mais nous constatons déjà que le trafic revient dans les grandes villes au même niveau qu'avant, et même davantage. J'étais aux Pays-Bas récemment, et l'utilisation des transports publics est encore 25 % inférieure à ce qu'elle était avant Covid, mais le marché des voitures d'occasion a explosé. 

L'évolution vers l'électrification et la neutralité carbone s'est en réalité ralentie car nous ne pouvons pas commander les voitures électriques nécessaires dans les volumes requis et nous avons de plus en plus de personnes qui achètent des voitures d'occasion. Cela signifie moins de mobilité partagée et plus de personnes conduisant seules dans leurs voitures d'occasion, qui sont par définition plus vieilles et plus polluantes.

Mais bien sûr, nous devons tenir compte de la dernière tendance, à savoir l'augmentation du
travail hybride, qui a eu un impact sur nos modes de vie. Je pense que les gens ont réalisé qu'ils n'avaient pas besoin d'une voiture autant qu'avant et se sont tournés vers le marché des voitures d'occasion parce que leur valeur perçue est plus faible.  

L'essentiel est alors de montrer le large éventail de solutions de mobilité disponibles en dehors des voitures privées pour répondre à différents besoins de mobilité en fonction de l'endroit où vous vivez. 

2. Nous sommes tous d'accord pour dire que nos comportements en matière de mobilité doivent changer. À votre avis, qui devrait être à l'avant-garde et prendre l'initiative : les fournisseurs de services de mobilité, les entreprises, les législateurs et les régulateurs, les entreprises technologiques, etc. 

Je ne pense pas que ce soit la chaîne d'approvisionnement. Un fournisseur de services comme une société de location de voitures donnera toujours la priorité à son activité principale et s'efforcera de maximiser la rentabilité de son business. 

Pour moi, ce sera toujours les régulateurs et les législateurs, surtout pour le marché des entreprises. Ils peuvent offrir des avantages aux entreprises qui achètent ou louent des véhicules électriques plutôt que des véhicules à moteur à combustion interne, par exemple. En Allemagne, vous bénéficiez d'une remise de 70 % si vous optez pour un véhicule électrique et cette remise atteint presque 90 % au Royaume-Uni. Mais dans la plupart des pays, il n'existe que peu ou pas d'initiative qui poussent à renoncer à la possession d'une voiture au profit d'autres solutions de mobilité. Cela dit, les initiatives récentes de l'Allemagne, maintenant terminées, et de l'Espagne jusqu'à la fin de 2022 pour offrir des transports publics à prix réduit ou gratuits sont un excellent moyen d'encourager le changement de comportement et, en même temps, de réduire considérablement les émissions de carbone. 

Cependant, lorsqu'il s'agit de mesures incitatives pour les véhicules éléctriques, le nombre de véhicules d'entreprise par rapport aux voitures privées ne représente qu'une petite fraction. Au Royaume-Uni, il y a 32 millions de véhicules en circulation, dont seulement 800 000 sont des voitures de société. Les gouvernements ne perdent donc pas vraiment beaucoup d'argent en encourageant les entreprises à passer à l'électrique, mais il est clair que cela contribue à changer massivement les comportements.

Les législateurs et les régulateurs seront donc toujours à l'avant-garde du changement, mais chacun jouera bien sûr son rôle. 

3. Quelles sont les alternatives crédibles et attractives à la possession d'un véhicule ?

Je crois que nous avons les bases pour donner aux gens une alternative crédible à la possession d'un véhicule.

Par exemple, notre mission à TMC est de donner aux utilisateurs la transparence sur leur coût, leur émission carbone et leur dépenses caloriques par minute et par km en fonction de leur option de mobilité. D'après les diverses données que j'ai recueillies au cours de mes recherches, le coût par minute d'une voiture privée, en raison du temps d'inactivité, s'élève généralement à plus de 3 €, mais la meilleure option de mobilité ne coûte souvent que 0,30 €. Si vous pouviez économiser 90 % de vos coûts de mobilité, combien de temps vous faudrait-il pour changer votre comportement ?

Pour créer le mouvement, vous devez donner aux gens des données et de la visibilité. C'est le même principe que lorsque vous voyez un poids qui ne vous plaît pas sur une balance et le temps qu'il vous faudra avant de commencer à agir en conséquence. J'ai récemment réalisé une enquête sur LinkedIn et 68 % des personnes ont des objectifs de pas quotidiens. Cela ne signifie pas que vous atteindrez votre objectif tous les jours, mais au moins vous avez accès aux données et vous pouvez suivre vos progrès. 

La clé est donc de fournir une transparence sur toutes les alternatives à la possession d'un véhicule. Si vous êtes en mesure de comprendre votre empreinte de mobilité et de comparer toutes les solutions de mobilité disponibles, je pense que cela contribuera grandement à faire évoluer les comportements. 

4. Quel rôle la technologie jouera-t-elle dans ce domaine selon vous ?

La technologie peut jouer un rôle énorme en incitant les gens à modifier leurs comportements en matière de mobilité.  

Vous ne pouvez pas attendre des sociétés de gestion de flotte qu'elles conduisent le changement et influencent les comportements de mobilité. Elles veulent monétiser les solutions de mobilité comme elles gagnent de l'argent si les gens conduisent des voitures.  

Mais les entreprises de technologie et de données peuvent regrouper du contenu sur la mobilité et aider les utilisateurs finaux à choisir les meilleures solutions de mobilité pour leurs besoins. Si vous regroupez tout le contenu en un seul endroit avec la possibilité de rechercher, réserver et payer pour une gamme de fournisseurs, cela peut vraiment déclencher le changement.

Dans le monde de l'entreprise, selon une enquête récente de la GBTA, 88 % des responsables des voyages d'affaires ont déclaré que la durabilité était leur priorité numéro un pour les trois prochaines années. Et 14 % de ce public ont déclaré que le secteur ne faisait pas assez pour les aider. Il y a donc de la place pour les fournisseurs de données et de technologies pour les guider dans leurs programmes de flotte et de voyages. 

5. Quels sont les éléments nécessaires pour faciliter une adoption plus large de la mobilité partagée par les utilisateurs ?

Je pense que la clé est de promouvoir la mobilité partagée durable et de changer le comportement de celui qui "conduit seul". 

Selon Worldometers, la population actuelle émet en moyenne près de 5 millions de tonnes de CO2e et l'objectif est de passer à 2 millions d'ici 2050 pour respecter le protocole sur les GES. Pour y parvenir, il ne suffit pas de remplacer les véhicules à moteur à combustion interne par des véhicules électriques ou d'augmenter le recyclage, il faut aussi changer les comportements.

Il est évident qu'il faut tenir compte de la géographie, mais si l'on se réfère aux statistiques pré-covid de McKinsey, 70 % de la population mondiale vivra dans des zones urbaines d'ici 2030. Vous pouvez donc vous concentrer sur les 70 % qui vivent dans les zones urbaines pour stimuler le changement et vous pouvez également encourager les 30 % qui vivent dans les zones urbaines à jouer leur rôle en partageant un trajet, en prenant le train, etc. 

Différents éléments peuvent contribuer à une adoption plus large de la mobilité partagée par les utilisateurs : 

  • Donner accès à des données intelligentes sur le coût, l'empreinte carbone, le temps et les calories. 
  • Agrégation : la technologie permet d'agréger le contenu sur les différentes solutions de mobilité afin d'aider les gens à prendre la bonne décision chaque fois qu'ils se déplacent de A à B à C, etc. 
  • La collaboration est clé : il faut que davantage de personnes dans le secteur travaillent ensemble pour changer réellement les comportements en matière de mobilité. 

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